Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité en Belgique. Outre le médecin généraliste, le cardiologue suit certains patients dits à risque. S’appuyant sur des examens de plus en plus précis et un arsenal thérapeutique de plus en plus efficace, ce spécialiste prend votre santé très à cœur.
La cardiologie concerne l’étude du fonctionnement de l’appareil cardiovasculaire (cœur et vaisseaux) et des maladies qui l’affectent.
Les maladies cardiovasculaires sont très nombreuses. Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut néanmoins citer les principales : l’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle, l’infarctus du myocarde, la péricardite, l’endocardite, l’embolie pulmonaire, les troubles du rythme…
Après consultation de votre médecin généraliste, ce dernier pourra éventuellement vous orienter vers un cardiologue.
Vous pouvez aussi consulter le cardiologue de votre propre initiative dans le cadre du dépistage aux alentours de 50 ans
Les personnes âgées, les fumeurs ou les personnes souffrant d’hypertension, d’hypercholestérolémie et de diabète sont plus susceptibles que les autres de souffrir de pathologies cardiaques. La sédentarité et l’embonpointsont aussi sur la liste des facteurs de risque, ainsi que les antécédents familiaux de cholestérol ou d’infarctus du myocarde.
– Antécédents familiaux : répertoriez qui dans votre famille a été touché par un accident cardiovasculaire, qu’il soit cardiaque ou cérébral (accident vasculaire cérébral) et à quel âge ;
– Données personnelles : apportez pour la consultation vos analyses de sang faites pendant l’année, indiquant votre taux de cholestérol, de triglycérides, de glycémie et de créatinine. Prenez aussi les résultats de vos analyses d’urine ;
– Traitement médical : listez les médicaments qui vous sont régulièrement prescrits.
Un excès de graisses circulant dans le sang favorise le développement de maladies cardiovasculaires. Suivant l’âge et l’état de santé, il existe différentes valeurs seuils de mauvais cholestérol à ne pas dépasser.
Comment reconnaître le mauvais et le bon cholestérol ?
Lors d’une analyse de sang, on fait un bilan des graisses circulant dans le sang. Il est appelé « bilan lipidique ».Plusieurs dosages sont réalisés: le LDL-cholestérol (ou LDL-c), le HDL cholestérol (ou HDL-c), le cholestérol total.
Schématiquement, le LDL-c représente le mauvais cholestérol et le HDL-c le bon cholestérol. Lorsque son taux sanguin est trop élevé, le mauvais cholestérol se dépose dans les artères. Le bon, à l’inverse, évite de tels dépôts. Dans le cas d’une alimentation trop riche en graisses animales, le taux de LDL-c augmente ainsi que le cholestérol total.
Quels sont les risques que je développe une maladie cardiovasculaire ?
L’excès de cholestérol constitue un risque de développer une maladie du cœur et des vaisseaux (une maladie cardiovasculaire). De plus, ce risque augmente avec l’âge, l’histoire familiale ou encore si l’on souffre déjà d’un autre problème cardiovasculaire. Dans ce cas, les risques s’additionnent.
Pour que le cholestérol ne constitue pas un risque de plus, on décide d’une valeur de LDL-c à ne pas dépasser. Cette valeur dépend du nombre de risques que l’on présente.
Mauvais cholestérol: quelles sont les limites à ne pas dépasser ?
L’objectif principal de la prise en charge par le médecin est de faire diminuer le mauvais cholestérol (LDL-c) en dessous d’une valeur seuil bien précise. Cette valeur est déterminée par le nombre de risques cardiovasculaires qui vous sont propres. Plus les risques sont nombreux, plus le taux sanguin de LDL-c doit être faible.
Calculez votre nombre facteurs de risques cardio-vasculaires.
En complétant la grille ci-dessous, vous allez avoir une idée de votre niveau de risque cardiovasculaire personnel. Pour les questions 1 à 7, si votre réponse est « oui », comptez 1 point dans la case correspondante. Pour la question 8, si votre réponse est « oui », vous devez par contre soustraire 1 point. Il vous suffit ensuite de faire vos comptes.
Plus le score est élevé plus votre niveau de risque est important. Votre LDL-Cholestérol (le mauvais cholestérol) doit donc être encore plus bas.
Vous pouvez maintenant trouver le taux de LDL-cholestérol à atteindre en fonction de votre nombre de facteurs de risque cardio-vasculaires.
Après l’infarctus du myocarde, une fois rentré chez soi, il est nécessaire d’épargner son cœur tout en entretenant sa forme. Je viens d’avoir un infarctus du myocarde.
Qu’est-ce que cela va changer?
L’une des artères qui irrigue votre cœur – une artère coronaire – s’est bouchée et a entraîné un infarctus du myocarde, ou crise cardiaque. Ce premier épisode signale que d’autres peuvent suivre. En conséquence, vous devez désormais faire le nécessaire pour prévenir un nouvel infarctus en modifiant votre mode de vie.
Puis-je et dois-je faire du sport?
Votre cœur a souffert, il va falloir l’épargner. Attention, cela ne veut surtout pas dire «ne rien faire»! Il est très important de continuer à avoir une activité physique régulière et adaptée une fois qu’un premier bilan a été effectué et vous y autorise.
Quel type d’activité dois-je pratiquer?
Les activités, comme la marche, la gymnastique douce, le cyclisme, la natation (eau à plus de 20° C), sont recommandées. Ne vous épargnez pas les escaliers, mais montez-les doucement. Attention, faire un effort lorsqu’il fait froid peut entraîner des symptômes d’angine de poitrine. Dans tous les cas, il est nécessaire de bien s’échauffer et de démarrer progressivement.
Puis-je avoir des rapports sexuels?
L’activité sexuelle est une activité physique sollicitant modérément le cœur. Elle peut reprendre normalement dès que vous vous sentez capable de fournir un effort modéré.
Dois-je suivre un régime particulier?
Le surpoids, le diabète, l’hypertension et surtout l’excès de cholestérol augmentent le risque d’un nouvel infarctus. Vous devez avoir une alimentation équilibrée:
Si vous êtes en surpoids, vous fatiguez excessivement votre cœur. Il est nécessaire de revenir à un poids de forme établi avec l’aide de votre médecin.
Suis-je vraiment obligé d’arrêter de fumer?
Oui! Il faut absolument arrêter le tabac. Pour arrêter plus facilement et sans prendre de poids, il est parfois nécessaire de se faire assister par une personne compétente, que ce soit votre médecin traitant ou un tabacologue. Notez que le fait d’avoir une activité physique régulière et adaptée, après un premier bilan, aide réellement à arrêter de fumer.
Combien de temps vais-je devoir prendre des médicaments?
Votre médecin vous a prescrit un traitement qu’il faut suivre rigoureusement, à vie. Si vous pensez subir des effets secondaires gênants, n’arrêtez surtout pas votre traitement, mais contactez votre médecin ou parlez-en lors de la prochaine consultation.
Dois-je bénéficier d’un suivi médical particulier?
Vous devez désormais consulter régulièrement votre médecin traitant. En outre, votre cardiologue devra réaliser un bilan cardiaque régulier. Les consultations seront rapprochées dans les mois qui suivent votre infarctus, puis s’espaceront si vous suivez bien les recommandations précédentes.
Le stress peut-il provoquer un nouvel infarctus du myocarde?
Le stress augmente subitement le travail de votre cœur. Il le fatigue. Il est préférable de se réhabituer progressivement aux activités stressantes comme la conduite automobile, les transports en commun aux heures de pointe, certaines situations professionnelles…
Puis-je reprendre mon travail?
Si votre travail ne nécessite pas un travail musculaire intense, une reprise est possible, et même fortement recommandée après la période de convalescence. Après l’infarctus du myocarde, il est nécessaire d’adopter un mode de vie entretenant la bonne forme du cœur: avoir une activité physique régulière et adaptée, surveiller son alimentation, arrêter définitivement le tabac, suivre son traitement et limiter les stress inutiles. La reprise du travail est recommandée.
L’hypertension artérielle prédispose aux maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral. Ensemble, ils constituent les premières causes de décès dans notre pays. Dans les pays industrialisés,
la fréquence de l’hypertension avoisine 20%, ce qui représente au niveau de la Belgique près de deux millions de personnes.
La fréquence de l’hypertension augmente avec l’âge pour atteindre 60% des personnes âgées.
Il faut savoir qu’un hypertendu sur deux n’est pas identifié, et que parmi les patients diagnostiqués, seule la moitié est traitée.
L’hypertension artérielle est une affection qui, dans la majorité des cas et pendant longtemps évolue à bas bruit.
Cette maladie est “silencieuse” et l’hypertendu ne se sent pas malade. Or l’hypertension doit être soignée afin de réduire le risque de maladies cardiovasculaires.
Seule la mesure systématique de la pression artérielle lors de chaque contact médical permet de détecter l’hypertension artérielle.
De la tension artérielle normale à l’hypertension artérielle
La tension artérielle correspond à la pression exercée par le sang sur la paroi des vaisseaux lorsqu’il y circule. Cette pression se mesure à l’aide d’un brassard pneumatique qui comprime le bras et que le médecin dégonfle progressivement. Il existe également des appareils destinés à la prise de la tension artérielle par le patient. La tension artérielle se mesure en millimètres de mercure (mmHg) et s’exprime par deux chiffres qui correspondent d’une part à la pression maximale exercée par le sang sur la paroi des vaisseaux au moment où le sang est éjecté du ventricule gauche lors de sa contraction (tension systolique) et d’autre part à la pression minimale lorsque le ventricule gauche est au repos, complètement relâché (tension diastolique).
La tension artérielle est extrêmement variable au cours des 24 heures. Elle est habituellement basse la nuit et lors des périodes de repos au cours de la journée. Elle s’élève avant même le réveil et présente des pics plus ou moins importants lors des activités journalières.
De nombreux travaux ont permis de montrer que le niveau de la tension artérielle était en rapport avec la survenue d’événements cardiovasculaires. Globalement plus la tension artérielle est élevée, plus la probabilité de problèmes cardiovasculaires est importante.
La tension artérielle est considérée comme acceptable tant qu’elle ne dépasse pas 140/90 mmHg. Mais il est optimal d’avoir une tension plus basse ne dépassant pas 120/80 mmHg au repos pendant la journée.
L’hypertension artérielle, tueur silencieux
L’existence d’une hypertension artérielle (HTA) n’est confirmée que lorsque plusieurs mesures ont documenté une tension dépassant les limites de la tension artérielle acceptable. Chez l’adulte, on parle de tension artérielle élevée ou d’HTA lorsque la tension systolique est constamment = 140 mmHg et/ou que la tension diastolique est constamment = 90 mmHg. La fréquence de l’HTA augmente avec l’âge et au-delà de 60 ans, pratiquement un individu sur 2 dépasse les limites de la tension artérielle acceptable. On estime qu’il y a en Belgique environ 2 millions d’hypertendus dont la moitié n’est pas connue.
Si vous présentez d’autres facteurs de risque, la limite de la tension artérielle acceptable est plus basse. Par exemple il est admis que la limite supérieure pour quelqu’un qui présente un diabète est de 130/80 mmHg.
Dans l’immense majorité des cas, l’HTA est dite essentielle, c’est-à-dire qu’on ne peut lui trouver une cause.
Lorsqu’elle l’HTA est isolée, c’est-à-dire qu’elle ne s’accompagne pas d’autres facteurs de risque cardiovasculaires et/ou qu’elle n’a pas donné lieu à l’apparition de complications cardiaques, cérébrales, oculaires ou rénales, le risque qui lui est lié reste relativement modeste tant que les valeurs tensionnelles ne dépassent pas 160/100 mmHg. En revanche, nouvelle illustration de l’union désastreuse des malfaiteurs, même pour des valeurs tensionnelles peu élevées, le risque peut être important lorsqu’il y a d’autres facteurs de risque associés. La situation du cumul de plusieurs facteurs de risque peu prononcés est une situation extrêmement courante et s’accompagne d’une probabilité élevée de problèmes cardiaques ou vasculaires cérébraux.
Comme l’HTA n’entraîne en général peu de symptômes, elle a été qualifiée de “tueur silencieux”. L’existence d’une HTA, surtout lorsqu’elle s’accompagne d’autres facteurs de risque, peut multiplier par 2 ou 3 la probabilité d’accident cardiaque ou cérébrovasculaire. L’HTA est également un facteur favorisant l’insuffisance rénale. Il n’existe qu’un moyen de savoir si un individu est hypertendu, c’est la mesure de sa tension artérielle.
Pourquoi traiter l’HTA?
De nombreux travaux ont montré que le traitement de l’HTA permettait de diminuer la probabilité de problèmes cardiaques et cérébrovasculaires. Le contrôle de la tension artérielle, c’est-à-dire le fait de ramener les valeurs tensionnelles au niveau des valeurs acceptables, diminue le risque d’accidents cérébrovasculaires de 35 à 40%, le risque d’infarctus de 20 à 25% et le risque d’insuffisance cardiaque de 50%. Ces chiffres, pour rassurants qu’ils soient, indiquent clairement que le traitement ne permet pas de ramener le risque au niveau des sujets normotendus. Ce qui montre toute l’importance de la recherche et du traitement des autres facteurs de risque associés.
Le traitement de l’HTA est basé sur des modifications des habitudes de vie (avoir une vie plus active, arrêter de fumer, manger moins de sel, récupérer un poids sain, …). Lorsque ces modifications sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être prescrit. Il existe plusieurs classes de médicaments antihypertenseurs et il est souvent nécessaire d’en associer au moins deux pour contrôler efficacement la tension artérielle.
Éducation pratiques :
L’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde, “ennemi public n°1” en Belgique
Les maladies cardiovasculaires, et particulièrement l’infarctus du myocarde, restent aujourd’hui la première cause de mortalité et de morbidité en Belgique.
Chaque année, on compte dans notre pays environ 15.000 cas d’infarctus. La moitié d’entre eux environ auront une issue fatale, et ce, pour 45% au cours du premier mois qui suit l’incident. Dans 2/3 des cas de décès, ceux-ci ont lieu en dehors de (avant l’arrivée à) l’hôpital, témoignant souvent d’une médicalisation tardive.
L’infarctus est fatal chez 49% des hommes touchés, chez 55% des femmes mais l’infarctus touche aussi les jeunes : près d’un quart des premiers infarctus surviennent chez l’homme avant l’âge de 55 ans, avec une prévalence de risques cardiovasculaires élevée. Et de plus, chez ces jeunes victimes, 1/3 des cas d’infarctus sont fatals.
Qu’est-ce qu’un infarctus du myocarde ?
Dans le cas d’un infarctus du myocarde, le temps représente la vie, la vie d’un muscle cardiaque qui a besoin de sang et d’oxygène pour fonctionner.
Un infarctus se produit lorsqu’une des artères coronaires (qui irriguent le cœur, le nourrissent) est obstruée par un caillot de sang. Ceci survient le plus souvent par le fait qu’une artère fragilisée par la calcification se fissure, provoquant à cet endroit la formation d’un caillot. Ce caillot empêche la circulation du sang et de l’oxygène jusqu’au cœur, entraînant progressivement la mort du muscle (nécrose).
Ce processus est très rapide : le muscle cardiaque meurt irrémédiablement dans les 6 heures qui suivent les premiers signaux de souffrance !